Adoption au Congo

Adoption d’un enfant de 3 ans
Pays : Congo
Prénom :Yaël
Arrivé le : xx xxx 2008

 

« Nous avons obtenus notre agrément en février 2006, nos démarches d’adoption étaient tournées vers le continent africain et notamment le Mali et le Congo Brazzaville.

Notre dossier pour le Congo est parti par DHL une semaine après avoir reçu l’agrément.
Celui que nous avons envoyé au Mali est parti 1 mois plus tard. Le dossier étant plus long à finaliser.

En juillet 2006 nous apprenons par courrier que notre dossier est accepté au Congo Brazzaville. Notre coeur est déjà là-bas…

En février 2007 nous apprenons que notre dossier qui est au Mali est accepté.
Gros dilemme, où allons nous adopter ?

Deux jours après nous avons la réponse, le Congo nous appelle pour nous attribuer un petit garçon qui a alors 2 ans.
Nous lui donnons par téléphone le prénom de notre choix : YAËL.
Nous explosons notre forfait de téléphone portable pour appeler nos amis proches et nos familles.
Ce jour-là, il pleuvait, nous étions sur l’autoroute, le téléphone a sonné et j’ai entendu «Congo» au loin. Le temps s’est arrêté et nous avons su que nous allions être enfin parents.
Vous le croirez ou non, mais après cette nouvelle, un arc-en-ciel est apparu dans le ciel.
Notre joie était immense.

Nous rappelons alors le Mali pour retirer notre dossier.

Commence alors pour nous une attente longue, rythmée par :
– les photos de notre fils,
– quelques coups de fil passés aux soeurs de l’orphelinat,
– les relations que nous développons avec les autres parents qui attendent de partir au Congo comme nous, en tout 7 familles,
– la fermeture du Congo le 1er novembre 2007 suite à l’affaire de l’arche de Zoé (nous avons appris cela un matin à la radio, la MAI n’était pas au courant),
– le soutien de l’Ambassadeur français au Congo,
– l’annonce de notre départ mi-décembre 2008,
– les changements de dates de départ à 3 reprises,
– les préparatifs des colis humanitaires que nous avons transportés avec nous à l’orphelinat.

Nous sommes partis le 18 janvier 2008 en compagnie d’une maman qui partait seule laissant son mari et sa fille pour aller chercher le second.

A l’arrivée à l’aéroport la soeur qui nous accueille nous dit que les enfants dorment et que nous ne les verrons que le lendemain matin. Nous négocions (surtout les mamans!) pour voir nos enfants mêmes endormis.
A notre grande joie en arrivant on nous annonce que nous allons les rencontrer.
Notre fils arrive perdu, sans sourire mais les yeux grands ouverts.
Nous ne le verrons que quelques minutes. Juste le temps pour nous de lui donner un gâteau et un ours en peluche. Il faudra attendre une nuit pour enfin ne plus le quitter.

Le lendemain nous le retrouvons juste avant le petit déjeuner, il vient dans nos bras sans réticences et sans pleurs.

Nous passons la journée à nous apprivoiser mutuellement. Le contact se fait par l’intermédiaire des repas et du jeu. Pendant deux jours tout se passe relativement bien.

A partir du 3ème jour Yaël réagit, il pleure beaucoup et s’accroche à moi. Il ne veut plus dormir dans son lit. Il est collé à moi, scotché comme de la colle glue. Il lutte pour ne pas dormir.
Nous essayons de mettre le matelas par terre, de dormir à côté de lui. Mais dès que nous nous éloignons un peu il se réveille et pleure pour que nous restions.
C’est difficile mais il est en train de s’attacher à nous. Il recherche le contact physique. Il est scotché à moi.

Le dernier jour cela va mieux, comme s’il sentait le départ.

Il laisse l’orphelinat sans aucune crainte. Il est ravi de porter de nouveaux vêtements.
Le voyage se passe très bien il dort.

Arrivés à Paris, il ne veut pas marcher je le porte pendant tout le transfert pour rejoindre notre avion pour Blagnac.
Nous sommes soulagés nous marchons à nouveau sur le sol Français et cette fois avec notre fils.
Arrivée à Toulouse, nous sommes attendus par nos proches et nos amis.
Grand soulagement, enfin presque chez nous ! Une autre vie va pouvoir commencer.

Dans les heures qui suivent notre retour chez nous, nous allons être plongés dans notre rôle de parents. Yaël a de la fièvre et des boutons sur le corps, nous sommes obligés de filer aux urgences (pas de docteur ce jour là).

C’est un moment un peu perturbant pour nous trois nous sommes épuisés. Yaël pleure, nous attendons le diagnostic. Cela ne sera que la varicelle.

De retour à la maison Yaël visite et découvre son nouvel environnement, il est chez lui !!
IL s’adapte facilement malgré quelques nuits agitées.

Aujourd’hui Yaël à 4 ans s’est un petit garçon avec un caractère bien trempé, très souriant, très épanouit et très affectueux.  Sa maîtresse nous dit « qu’il est la joie de vivre incarnée » et c’est bien vrai.
Il a une capacité d’adaptation impressionnante.

Nous parlons parfois de son adoption sans pour autant en faire trop. Nous répondons à ses questions quand il en pose. Il regarde les photos, rencontre d’autres enfants adoptés au Congo ou d’ailleurs.  Il est adopté, oui c’est vrai, mais il a sa vie de petit garçon à vivre et c’est ce qu’il fait !

Quant à nous, ce parcours vers notre fils nous a permit de voir la vie autrement. »

Olivier et Frédérique